Les 6 décisions qui ont changé mon organisation d’enseignant
Être passionné ne me suffit pas ! C’est comme avoir un gros moteur sous le capot d’une belle voiture sans qu'elle soit capable de circuler.
Un gros moteur, c’est un beau potentiel, mais tant qu’on ne passe pas à l’action, il ne sert à rien d’autre qu’à être admiré par une poignée de connaisseurs. Pour que le moteur montre ce qu'il a dans le ventre, il faudra que la boîte de vitesse fasse passer l'énergie vers les roues, que les trains roulants et les suspensions entrent en action, que la voiture s’élance sur la route et que tous ces éléments se coordonnent afin de permettre au moteur de s'exprimer et de lâcher toute sa fougue.
Il en va de même pour notre passion. Elle reste théorique tant qu’elle ne s’exprime pas dans l’action, sur le terrain, dans la réalité. Pour cela, il faut plus que de bonnes idées et la rage de changer le monde, il faut une organisation et des outils concrets qui seront, comme les trains roulants et les suspensions, les passeurs d’énergie entre l’envie et la réalité.
Depuis plus d’un an, j’ai décidé non seulement d’améliorer mon organisation personnelle, mais aussi de l’enseigner. Comme le dit Jean-Pol Martin, c’est une excellente manière d’apprendre que d’apprendre pour enseigner ! Chemin faisant, j’ai pimenté mon organisation personnelle de différentes épices qui donnent une saveur bien plus relevée à ma vie et une expression plus goûteuse de ma passion pour l’enseignement.
Tick tick pour noter et gérer toutes mes tâches
Se vider le cerveau de toutes les idées à retenir, c’est un des premiers principes de l’organisation personnelle. On peut utiliser des Post-its, des listes de choses à faire, des carnets de notes… Personnellement, j’ai choisi l’application TickTick (et non TikTok, qui vide aussi le cerveau mais sans bénéfice ensuite !). Elle est présente sur toutes les plateformes (téléphone portable, tablette, ordinateur et même en ligne) et est simple d’accès tout en ayant toutes les fonctions nécessaires pour une utilisation rapide et efficace.
Mon erreur en l’adoptant ? Créer trop de listes différentes, qui n’apportent rien à l’utilisation, mais qui rendent l’encodage un peu plus long.
Mon conseil ? Ne créer des listes que si elles ont une véritable utilité dans votre usage.
Ne plus répondre aux mails n’importe quand
Je faisais partie de ceux qui ont leur gestionnaire de mails en fond d’écran. Chaque mail qui arrivait me sortait de ma tâche, pour une durée plus ou moins longue. Mes collègues appréciaient : je répondais plus vite que mon ombre, plus vite même que le temps nécessaire à trouver l'information en la cherchant par eux-mêmes !
Mais il y a un revers : non seulement mon travail était constamment entrecoupé, mais ma charge mentale augmentait au fur et à mesure que les mails me rappelaient d'autres tâches, d'autres actions, d'autres problèmes !
J’aimerais vous dire que je ne les traite plus qu’une fois par jour… mais ce serait aller un peu vite en besogne. J’ai supprimé les notifications, je ne les regarde plus qu’une poignée de fois par jour, mais, surtout, je ne me sens plus obligé de répondre rapidement. Généralement, c’est ma tâche du matin ou du soir, dans le train, sauf urgence.
Teams pour les échanges professionnels
Un autre changement important dans ma vie professionnelle, pour lequel je ne remercierai jamais assez mes collègues, c'est le choix d'utiliser Microsoft Teams, qui fait partie de notre pack numérique professionnel, pour toutes les communications liées au travail : questions, informations, demandes… Fini Signal, iMessage, WhatsApp, toutes ces applications plutôt d'ordre personnel en Suisse… L'objectif est atteint à 95 %, même à 100 % pour les communications non urgentes.
Plus qu'un choix d'application, c'est surtout la qualité de vie qui y gagne, séparant ainsi ce qui est lié au travail de ce qui est d'ordre privé. Lorsque, le soir, le week-end ou pendant les vacances, j'ouvre WhatsApp ou iMessage, je n'ai plus de risque de me retrouver plongé dans une discussion liée à mes élèves ou à l'organisation de l’établissement. Lorsque j'ai une notification Teams, je sais qu'aller voir ce qu'elle cache sera lié au travail, et je peux choisir en toute connaissance de cause de l'ouvrir ou non.
Merci, les collègues ! Nous nous rendons mutuellement de grands services en séparant notre communication professionnelle et personnelle !
Des heures bloquées pour des tâches spécifiques
Il y a quelques semaines, en faisant la revue de mes activités, je me suis rendu compte que la collecte d'informations - ma veille - était efficace (et largement automatisée, il faudra que je vous en parle), mais que la production était un peu faible.
Je faire référence ici, et très rapidement, aux étapes de création enseignées par Tiago Forte dans son livre Construire un second cerveau :
capturer l'information
organiser ce que nous avons capturé
distiller, c'est-à-dire retirer les éléments vraiment pertinents pour nous
exprimer : produire des cours, des formations, des articles, des vidéos… à partir de ce que nous avons appris, ou tout simplement synthétiser des idées pour pouvoir les utiliser lors d'une discussion avec des collègues ou entre amis.
Je me suis donc rendu compte que les niveaux 3 et 4 n'étaient pas très développés, ce qui est dommage puisque je ne fais rien des presque 2200 notes accumulées ces derniers mois.
Depuis quelques semaines, j’ai bloqué la première heure des journées que je peux gérer librement pour synthétiser, schématiser ou écrire mes idées sur un thème particulier. C’est aussi pendant ce temps que j’écris généralement les premiers jets des billets que vous lisez ici.
Une heure par jour, deux jours par semaine, 40 semaines par an environ, ça change les choses, à la manière des petits ruisseaux qui forment les grands fleuves.
Les 24 h de pause hebdomadaire
On peut lire dans les récits bibliques de la Création que Dieu s’est reposé le 7e jour. Ironiquement, on entend parfois que si Dieu a dû se reposer de son œuvre, ses créatures le devraient tout autant !
Les études vont dans le même sens : une coupure hebdomadaire d’une journée permet de détendre son cerveau, son corps, de recharger ses batteries et de réduire le stress. Ce n’est pas du temps perdu, c’est une nécessité pour tenir sur la durée : aller moins vite pour plus loin !
Selon nos activités familiales du week-end, j’essaie de terminer mes activités professionnelles vers 17 heures le samedi et de ne les reprendre qu’après notre conseil de famille, en fin de journée le dimanche. Généralement pour préparer formellement la semaine qui suit.
Si le dimanche est rempli, je prends ma pause le samedi, ou plus exceptionnellement le mercredi ou le jeudi, jours où je n’enseigne pas dans ma classe.
Le lever à 5 h du matin (avec ses limites!)
Dans cet article, je vous parle de ma routine matinale des jours de classe. Je vous explique comment me lever à 5 heures du matin change ma vision de la journée, mon bien-être lié aux tâches accomplies… et pourquoi vous ne devriez (peut-être) PAS en faire autant !
En effet, se lever tôt ou plus tard, être capable de le faire et l’apprécier, mais aussi être plus efficace en le faisant dépend de notre chronotype, de la manière dont nous sommes faits. Et comme pour tout, il y a les avantages et les inconvénients. Si les premiers sont cités dans l’article ci-dessus, le revers de la médaille existe avec tout autant d’évidence :
un coup de pompe vers 11 h et un après-midi plein d’énergie qui débute plutôt vers 15 heures.
des nuits généralement plus courtes parce que, même si je suis capable d’aller au lit tôt, je me couche rarement avant 22 heures et perds au moins une heure de sommeil par nuit.
l’obligation de récupérer généralement sur les jours où je travaille à domicile, en me levant plus tard.
Pourtant, je savoure ces moments du matin, où tout est calme, où je peux travailler sur les tâches que je considère comme importantes, sans autre pression que celle d’attraper mon train vers 6h45 !
Et vous ?
Si je vous parle de tout cela, ce n’est pas pour que vous mettiez en place les mêmes habitudes que moi. Je ne suis pas vous et vous n’êtes pas moi.
L’objectif de ce billet est double :
enfoncer encore un peu le clou en ce qui concerne la nécessité d’avoir une organisation personnelle performante pour que la passion qui nous anime porte ses fruits sur le terrain.
vous donner quelques pistes pour qu’elles fassent écho à ce que vous pourriez mettre en place pour que votre passion s’exprime avec votre personnalité.
Si vous désirez aller plus loin concernant votre organisation personnelle, je vous invite à visiter la page internet du projet Maître de son temps que je mène actuellement avec mes collègues dans l'établissement scolaire où j'enseigne.