J'ai oublié la reprise !
Parfois, des priorités bousculées peuvent nous faire oublier l'essentiel...
Aujourd’hui, c’était le retour à l’école. J’avais bien planifié ce temps la veille. Je me suis levé tôt, sans me stresser, j’ai passé une bonne routine du matin, en ayant du temps, du calme. Sans notification ni informations extérieures.
J’arrive au collège, plusieurs enseignants sont déjà là. C’est à ce moment que je m’aperçois que mon train devait avoir du retard. La salle des photocopieuses ne s’ouvre pas. Allers-retours au troisième étage pour essayer avec une autre clé, qui débloquera le loquet récalcitrant.
Mais aujourd’hui, le centre de mon attention est ailleurs : j’accueille une nouvelle élève, Bérénice1. J’ai choisi de bien faire les choses même si c’était un peu court de l’apprendre juste avant les vacances. Elle arrive plus tôt que prévu. Ce n’est pas un problème. L’important est prêt. Le reste se fera petit à petit, au fur et à mesure des besoins.
Accueillir un nouveau membre dans l’équipe, c’est toujours s’ouvrir au chaos, du moins de temps en temps, même si la préparation a aussi ses effets positifs. Dans une classe qui roule à 100 à l’heure, c’est comme un grain de sable dans les rouages. Nous avons nos règles, nos habitudes, notre matériel, nos souvenirs communs ; Bérénice arrive avec d’autres règles, d’autres habitudes, un autre matériel, ou pas de matériel du tout, et sans les souvenirs qui lient la classe depuis presque une année scolaire maintenant. Il s’ensuit des questions, des erreurs parfois et surtout beaucoup d’observation.
Mes “anciens” élèves l’aideront en plusieurs choses que je leur demande mais surtout, là où je les attends, là où ils sont indispensables, c’est dans toutes ces petites choses du quotidien, ces détails insignifiants mais qui veulent dire beaucoup pour quelqu’un qui débarque dans un univers qui s’apparente à une ruche.
Aujourd’hui, c’était le retour des vacances et je ne m’en suis rendu compte qu’à midi, en m’étonnant que les élèves aient été si bavards, parfois désinvestis, surtout les plus jeunes, dans un rythme bien trop dense pour une journée de retour à l’école après deux semaines de vacances. Parce que, si les vacances ne sont pas toujours assez longues pour que les élèves aient oublié tout ce qu’ils ont appris, elles le sont pour ce qui est de certaines habitudes de travail et, surtout, pour inhiber leurs envies naturelles !
On ne peut pas penser à tout, il y a les priorités du jour et le reste. Aujourd’hui, Bérénice était au centre de mon attention.
Et j’ai oublié que c’était la reprise !
Et vous, quelle est la dernière fois que vous avez foncé tête baissée en oubliant une réalité criante ?
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