Flexibiliser son enseignement : la clé pour rejoindre chaque élève
Différenciation, intelligences multiples et élèves à besoins différents, nos élèves ne se ressemblent pas ! Je vous propose 5 axes pour les rencontrer de manière plus spécifique.
Pour aller plus loin dans la notion d’un enseignement universel, je vous propose aujourd’hui d’étudier de manière plus concrète les différentes manières dont nous pouvons différencier notre enseignement afin qu’il corresponde aux besoins et motivations des différents élèves qui forment notre classe.
En tant qu'enseignants, nous sommes confrontés à un défi de taille : comment répondre aux besoins uniques de chaque élève au sein d'une même classe ?
Nos groupes sont composés d'apprenants aux profils variés, avec des forces, des faiblesses, des styles d'apprentissage et des rythmes différents. Adopter une approche pédagogique unique ne peut que laisser certains élèves sur le carreau. C'est là qu'intervient la flexibilisation de l'enseignement, une stratégie essentielle pour assurer la progression de tous.
En mettant en œuvre cinq axes clés, nous pouvons favoriser un environnement d'apprentissage stimulant et inclusif, où chaque élève se sent valorisé et soutenu dans son cheminement.
Différencier les supports
L’entrée en matière peut se faire à partir de différents supports, utilisant plusieurs de nos sens :
textes
images
vidéos
présentations orales
jeux de rôles
expériences pratiques
…
Ainsi, pour enseigner les changements d'état de la matière, l’accroche peut se faire sous différentes formes :
une vidéo animée
une expérience de fusion de la glace
un texte descriptif
Bien qu’il soit de notoriété publique que les intelligences multiples ne sont qu’une théorie, nous pouvons tous reconnaître dans nos classes que certains élèves sont plus enclins à réagir à l’un ou l’autre stimuli, en particulier les élèves V, A, K :
visuels
auditifs
kinesthésiques
Varier les processus et les dimensions
L’élève peut agir selon différents processus et faire intervenir différentes dimensions1.
Processus cognitifs
lecture et inférences
analyse
synthèse
résolution de problèmes
construction
activités artistiques
jeux
…
Dimensions de l’apprentissage
les émotions
les perceptions, liées aux 5 sens
la contextualisation : mettre l’apprentissage en scène
la réflexivité (individuelle)
les interactions (en groupe)
Ainsi, pour travailler les types de phrases, les élèves pourraient réécrire individuellement des phrases selon différentes contraintes, analyser les émotions produites à leur écoute puis synthétiser en petits groupes les observations sous forme d’une affiche. Ce n’est qu’un exemple possible parmi tant d’autres.
Varier les structures d'apprentissage
Il y a plein de manière de mettre les élèves au travail. Souvent, on utilise principalement celle qui plaît à l’enseignant mais je vous encourage à tenter des approches différentes, parfois, pour certains apprentissages dans lesquels vous vous sentez à l’aise… puis peut-être pour d’autres.
travail en ateliers tournants
apprentissage par projets
tutorat entre élèves
activités individuelles
travaux en petits groupes
travaux guidés ou autonomes (et toutes les variations entre ces 2 pôles)
etc.
Lors d'une leçon sur les opérations mathématiques, on peut proposer :
un atelier de manipulation avec du matériel de base
un autre avec des défis d'enrichissement
un dernier avec des exercices guidés pas-à-pas.
Offrir des choix dans les productions
Au lieu d'imposer un format unique, comme la traditionnelle rédaction écrite, les élèves pourraient produire :
un rapport écrit,
une présentation orale,
une création artistique,
une bande dessinée, etc.
Par exemple, pour un projet de recherche sur les écosystèmes, un élève pourrait choisir de :
créer une affiche visuelle,
monter une exposition photos,
rédiger un texte explicatif.
Ici, ce seront les critères d’évaluation qui seront déterminants et non la forme finale. Par contre, cela demandera un effort particulier de tenter de proposer des formes différentes pour des critères identiques. Je me réjouis d’essayer !
Ajuster la gestion du temps
Certains élèves ont besoin de plus de temps pour intégrer de nouveaux concepts, tandis que d'autres progressent plus rapidement. Moduler les délais accordés pour les travaux et durant les évaluations en fonction des besoins particuliers permet à chacun de progresser en fonction de qui il est vraiment.
Concernant les évaluations, je ne considère jamais le temps comme un facteur déterminant, à l’exception de la vérification d’apprentissages par coeur : livrets (tables de multiplications), compléments à 10, 20, 50, 100,…
Mais c’est impossible !?
C’est impossible ! Oui, vous avez tout à fait raison : cela demande beaucoup de réflexion et de mise en place. Mais ne jetez pas immédiatement à la poubelle ces considérations !
La flexibilisation n’est pas tant la multiplication des activités et ressources que la juxtaposition de différentes manières de travailler. Nous savons tous que certains apprentissages fonctionnent mieux dans certaines conditions que dans d’autres.
Par exemple, une fois l’algorithme des tables de multiplication découvert, l’entraînement se fera principalement seul, avec des fiches ou des activités en ligne, ainsi que par deux, pour plus d’émulation ou des petits jeux. Effectuer une recherche en groupes de 4 serait une perte de temps et d’énergie.
Par contre, pour définir un genre littéraire, une activité sous la forme de la pyramide2 permettra à chacun d’enrichir la synthèse commune à partir des éléments qu’il connaît. Ce serait donc dommage d’effectuer cette activité sous la forme d’une fiche à remplir individuellement.
Mais ce n’est pas tout…
Tout d’abord, ces éléments ne doivent pas tous se retrouver dans toutes les leçons de tous les apprentissages. L’objectif est de varier, en proposant tantôt certaines manières de travail, tantôt d’autres. Tout proposer tout le temps pourrait même avoir des effets pervers : les élèves ne travailleraient que de la manière qu’ils préfèrent et n’exploreraient pas les autres modalités.
Ensuite, toutes les séquences d’apprentissage ne doivent pas obligatoirement être construites sur base d’un enseignement très flexible. Certains apprentissages peuvent avoir leur fonctionnement propre, qui reprendra certains éléments de l’enseignement flexible pour en délaisser d’autres. Par exemple, pour l’apprentissage des livrets et de la conjugaison des verbes modèles, j’utilise les ceintures de compétences. Certains éléments de flexibilité sont présents (des activités sur fiche, avec les Lexidata ou en ligne).
La flexibilité doit se retrouver dans les journées et, de manière plus générale, dans l’ensemble des activités proposées aux élèves pour atteindre les objectifs. Nul besoin de flexibiliser à outrance chaque apprentissage. Gardons en tête que chaque nouvelle modalité de travaille augmente la charge cognitive des élèves… et la nôtre.
Ici aussi, nous nous retrouvons dans une tension entre un idéal pédagogique et la réalité d’un terrain habité par des humains : les élèves comme nous !
Cet article a été rédigé par un humain avec l’appui de l’intelligence artificielle (perplexity.AI)
Le principe de la pyramide est un système de réflexions et mises en commun successives. Après un temps de travail personnel, une mise en commun sera effectuée en petits groupes, (puis en groupes plus importants) avant une synthèse en groupe classe.