Ce n’est pas la première fois que je suis malade et que je loupe l’école, mais généralement, je le sens venir déjà la veille et je me prépare au pire en ayant un remplacement plus ou moins prêt. Mais là, je n’ai rien vu venir. Mes journées étaient bien remplies, j’ai été dormir en pensant aller en classe le lendemain et je me suis vite rendu compte pendant la nuit que ce ne serait pas possible !
Annoncer et préparer le remplacement
C’est peut-être une des pires situations de notre métier : être vraiment mal, avoir la tête tout embrumée et devoir poser des actes professionnels de la plus haute importance :
appeler le secrétariat pour signaler notre absence et demander un remplacement (ou, selon les établissements, devoir trouver soi-même un remplaçant)
préparer la journée par écrit au pied levé
donner toutes les informations pour gérer la classe et ne pas oublier les événements de la journée (absences programmées, rendez-vous médicaux et PPLS…)
Adapter la journée
Que ce soit pour un remplacement prévu — comme pour une formation — ou imprévu comme ce matin-là, la première question qui me vient à l’esprit est : Que vais-je garder de mon programme et que vais-je supprimer ?
La plupart du temps, nos remplaçants ne sont pas formés, parfois en cours de formation. Gérer et diriger la classe, c’est une chose ; faire progresser les apprentissages, c’en est une autre ! Il s’agit donc de préparer un programme en évaluant grossièrement et sans connaître la personne ce qu’on peut lui demander ou pas.
Généralement, j’applique ces principes :
les routines peuvent continuer, les élèves les connaissent et pourraient les appliquer même sans qu’un adulte soit présent.
les entraînements de notions déjà abordées peuvent également être effectués.
le démarrage d’un nouvel apprentissage est plus délicat : je peux le donner à enseigner s’il est très cadré dans la méthodologie ou se base sur une fiche assez compréhensible pour tous, de préférence avec un corrigé disponible. Bien sûr, il y a de grands risques que ce ne soit pas la leçon de l’année et que la fiche soit le centre d’intérêt plus que l’apprentissage sous-jacent.
je renonce aux éléments de séquences qui font intervenir des nouveautés pour les élèves, comme la première rédaction d’hypothèse scientifique ou une étape importante dans un projet d’écriture.
D’autre part, si nos journées sont souvent réglées comme du papier à musique, confier la direction des opérations à un remplaçant non qualifié, qui ne connaît ni les élèves ni le fonctionnement de la classe ralentit considérablement l’enchaînement des activités. Il n’est donc pas nécessaire de remplir la journée autant que nous le ferions. Proposer une activité légère pour la fin de la journée peut être une bonne option : lecture commune ou individuelle, récit à illustrer, temps de jeux de société…
L’administration
Même 3 semaines après la rentrée, les tâches administratives sont importantes et un jour d’absence est souvent synonyme de grain de sable dans les rouages. Je ne m’efforce plus de tout effectuer dans les délais. La plupart du temps, je n’ai ni les documents sous la main, ni les élèves pour effectuer les choix avec eux. J’annonce donc que je suis absent et que je réglerai les éléments demandés à mon retour… (et les note sur ma to-do-liste du prochain jour de classe !).
Alléger la préparation du remplacement
Depuis quelques mois, j’ai un modèle qui contient déjà toutes les informations de base. Je n’ai qu’à y placer les activités de la journée. Cela me permet de concentrer le peu de neurones disponibles sur l’essentiel : les activités du jour.
Finalement, après un week-end pour continuer de reprendre des forces, j’ai pu affronter la journée de lundi, avec tous les éléments supplémentaires engendrés par mon absence (corrections laissées à ma demande comme l’évaluation de dictée, administration, remise à plat de certains conflits). Sans compter l’accueil des stagiaires qui arrivaient ce matin-là !
