Travailler dur, se détendre agréablement (Jour 4)

Vendredi 5 août 2022

Il y a quelques années, alors que je volais vers les États-Unis, j’avais été conquis par le slogan de cette compagnie d’aviation : travailler dur, voler droit au but.

C’est un slogan que j’ai abondamment détourné et que j’adapterai ici encore à ma situation dans le cadre de cette rentrée : ces derniers jours, même si j’étais à la maison, les choses à faire ont occupé l’immense majorité de mes heures d’éveil, dépassant de loin les 9 heures du fonctionnaire la plupart des jours.

Lorsque j’ai fait le tour de tout ce que je devrais faire pendant ces 21 jours, j’ai choisi de prendre en main la gestion des week-ends afin de ne pas seulement me reposer en mode hibernation mais de proposer du bon temps à toute la famille. J’ai donc loué un chalet loin de tout, dans les montagnes du Jura : 

• eau de pluie uniquement
• électricité par panneaux solaires (c’est tout neuf)
• 4G seulement vers une souche d’arbre

mais aussi :

• le calme
• la nature
• la forêt… et des jeux à n’en plus finir pour les filles
• des sentiers de promenade devant la porte
• la possibilité de passer toute la journée dehors sans aucun effort
• …

La semaine prochaine, ce sera également un long week-end… mais différent. Nous avons l’habitude de nous retrouver une fois par an chez mes parents à Salvan, avec mon frère, ma soeurs et leurs familles respectives à Salvan… ce sera le week-end prochain. Un autre type de parenthèse et peut-être moins de repos : nous serons 17… dont 9 enfants de 4 à 17 ans !

Parfois, on me demande comment j’arrive à faire tout ce que je fais… C’est vrai que l’organisation est comme une seconde nature pour moi et que je peux être efficace dans pas mal de domaines - tant que cela ne touche pas trop les relations humaines ou la gestion de conflits ! - mais c’est également parce qu’à-côté de moi, il y a une épouse qui assure et des enfants en or ! Ce week-end à la montagne est donc comme une récompense pour eux, un temps qui leur est offert même si, pour une fois, l’ordinateur sera dans les bagages !

Mais avant de partir cet après-midi, je compte bien rentabiliser les heures matinales, entre supervision des filles un moment - mon épouse sera en ville, elle a aussi une rentrée à planifier ! - et préparation du départ !

Adapter le plan de semaine

Je dois refaire mon plan de semaine. N’ayant plus de stagiaire en classe, il faut que je révise mes habitudes. Cette année, j'ai aussi 2 périodes d'enseignement en plus, et donc autant de matières supplémentaires. Avant de planifier le contenu, je vais poser la forme d'une semaine-type, même si elle est très fluctuante.

Je vais tenter de garder suffisamment de recettes qui ont fonctionné ces dernières années et d’y amener assez de nouveautés pour avoir de la fraîcheur organisationnelle. Encore une histoire d’équilibre.

Je tente un premier jet de la sorte, sachant que je pourrai le modifier et l’adapter autant que nécessaire.

Planification

Depuis des années, je prends un ou deux jours pendant les vacances pour planifier assez précisément chaque matière pour l’année entière à l’aide de mon classeur Excel de gestion de classe.

https://enseigner.org/outils-pour-lenseignant/gestion-de-classe/le-dossier-de-gestion-de-classe-est-disponible/

C’était particulièrement pratique pour transformer les informations ensuite en plan de travail. Je vais continuer de le faire même si le partage aux élèves ne sera plus si direct. Par contre, je compte me créer un plan de semaine - à transférer peut-être dans Craft ensuite - reprenant directement toutes ces indications.

Je me lance donc dans un début de planification.

Les sciences

Je commence par le plus facile : les sciences ! Cette année, je fais partie du projet pilote pour remplacer le Magnard : nous avons donc planifié toute l'année en groupe de référence, il me suffit de reporter le tableau de la DGEO dans mon classeur Excel.

Ce sera à la fois plus facile et plus compliqué d’enseigner une matière à partir d’un cadre assez rigide. En effet, il me faudra respecter la planification et les moyens afin de pouvoir les critiquer efficacement.

• Plus facile parce que tout est prêt, ou presque... il faudra prévoir le matériel précisément demandé, ce qui n’est pas toujours chose aisée
• Plus difficile parce qu’il va falloir que je conforme mon enseignement à une source extérieure, ce qui n’est vraiment pas mon fort. Je préfère créer, inventer, construire…

Le dessin

https://enseigner.org/themes/arts/arts-visuels/

Je commence simplement à placer les activités que j’ai l’habitude de mener en 5P. Il restera encore plein de place pour des nouveautés et je pourrai toujours déplacer ce que j’ai projeté au début.

Je suis un « mauvais généraliste » : je préfère me spécialiser l’espace de quelques temps dans une matière, faire mes recherches, poser mes objectifs, placer des activités… c’est certainement ce que je ferai… plus tard dans l’année !

Musique

https://enseigner.org/themes/arts/musique/

Je continue par la musique, en plaçant les activités habituelles de début de 5P, je me retrouve déjà en avril. En entrecoupant tout cela de quelques chansons, c’est presque l’année qui est planifiée.

J’en profite pour faire une liste des chansons que j’aimerais bien apprendre aux élèves cette année.

Français - expression écrite et orale

https://enseigner.org/cours-a-telecharger/#962-wpfd-l1-22-ecriture

Je pose les différents modules d’expression écrite pour l’année, sachant que les durées exactes varieront. Cela me permet de définir et de poser les 3 TS qui auront lieu dans ce domaine durant l’année :

• écrire une carte postale
• écrire des consignes (règles de jeu, marche à suivre pour un bricolage,…) avec un TF et, pourquoi pas, donner l’activité à faire à un camarade comme vérification
• une poésie de printemps, à comprendre et produire oralement
• écrire un récit (conte merveilleux)… pour en faire un livre collectif ?

Premiers essais de planification de mathématiques

Même si j’ai écrit une planification détaillée et qui fonctionne plutôt bien l’été passé, j'ai envie de faire un peu différemment cette année.

Dans l’idée de John Hattie de permettre aux élèves d’être au clair concernant ce qu’ils vont apprendre et ce qu’on attend d’eux, j’ai envie de limiter le nombre d’éléments enseignés conjointement et de me concentrer sur un thème à la fois, avec peut-être un thème de géométrie en parallèle. Mais comment découper l’année ? Comment placer chaque module ? Quels sont ceux qui vont prendre plus de temps ? Lesquels faudrait-il stratégiquement choisir pour une évaluation significative ?

À côté de cela, je vais mettre en place des Succès Ceintures, dans lesquels les élèves progresseront en vue de réussir un objectif connu d’avance, De cette manière, les tâches d’apprentissage sont plus centrée sur une réussite que sur des fiches à compléter. On gagne en efficacité et en qualité puisque chaque « mini-test » doit être réussi avec au moins 80 % des points. Comme il n’y a qu’une compétence par Succès, pas de risque que les élèves compensent des lacunes avec d'autres réussites.

La planification du canton de Vaud me semble une bonne base de départ, même si elle place en parallèle beaucoup de modules différents. En les utilisant successivement, je pense que je devrais pouvoir obtenir une bonne base de travail. Cerise sur le gâteau, des problèmes généraux sont repris pour chaque objectif.

Je suis content d’avoir trouvé cette ressource, cela me permettra de partir en week-end le coeur plus léger. 

Et encore plein de petites choses...

Finalement, au détour d’une énième recherche sur internet, je constate que je n’ai pas terminé le dossier de coloriage de citations liées à l’apprentissage commencé hier. Je prends quelques minutes pour le terminer - en prenant un compte Pinterest au passage pour pouvoir télécharger quelques éléments graphiques ☹️- et c'est une activité de plus qui rejoindra le dossier Temps calme.

Le temps calme

Pendant des années, j'ai été stressé au début des journées, avec toutes ces petites choses à faire qui ne concernent que quelques élèves - souvent un à la fois - pendant que les autres élèves attendent que la journée commence. C'était stressant pour moi et un bon contre-exemple de l'autonomie que je désire que mes élèves développent.

Il y a deux ans, j'ai mis en place un concept qui est devenu un rituel : le temps calme. Chaque fois que les élèves entrent en classe, ils font ce qu'ils doivent (prendre leurs affaires, rendre les devoirs,…) puis effectuent une activité de temps calme jusqu’à ce que la musique retentisse. Les activités calmes doivent cocher au moins 3 cases :

• être idividuelles, 
• se faire dans le calme... comme le nom l'indique,
• demander suffisamment de concentration pour que l'élève se (re)centre sur lui-même afin de préparer son attention pour les activités qui suivront.

On a commencé par des coloriages, demandant assez de patience et d'application, puis j'ai ajouté des mots placés, des Sudokus,... à leur demande. Vive le conseil de classe !

Ce rituel a lieu à chaque entrée en classe, parfois juste pour quelques minutes.

Et la lecture ?

Je n'ai joint la lecture aux temps calmes que lorsque nous avons commencé le rallye lecture avec les livres de la classe, au 2e semestre de la 6e année. Il me semblait que cette activité n'était pas assez prégnante pour permettre aux élèves de se recentrer sur le travail scolaire. Avis personnel.

La journée est loin d’être terminée mais je vais bientôt prendre ma pause week-end. Encore quelques éléments à cocher sur la to-do-list du jour et je pourrai fermer boutique.

Au programme du week-end , beaucoup d’éléments non scolaires mais peut-être 2-3 mises en page un peu ludiques et de la lecture, entre autre les notes glanées un peu partout concernant les Ceintures de compétences, en particulier le livre Evaluer autrement, c'est possible de Yves Khordoc.