Samedi 6 août 2022
Ce matin, on a eu du mal à sortir de sous la couette, au point que les filles, à peine sorties de leur sac de couchage sont venues se réfugier dans notre lit ! C’est un jour plus frais, et à 1150 m d’altitude, on a presque froid avec 15 degrés. Même si je déteste les hautes températures, mon corps à dû s’y habituer un peu : j’ai même mis un gilet polaire ! Les filles jouent dans leurs mini-chambres - au vu de la température, je les comprends bien - mais femme profite du silence seule dans la forêt - et je lis dehors un des livres qui m’a le plus inspiré par le passé… et qui n’est absolument pas lié au domaine scolaire ou de l’apprentissage !


Mais pourquoi je vous raconte tout ça sur un blog d’enseignant… serais-je tombé dans le côté obscur du blog-réalité ?
Prendre du recul : passer au grand angle
Pas du tout ! Lorsqu’on prépare sa rentrée le nez dans le guidon, mettant en oeuvre les réflexions récoltées durant des semaines, créant, mettant à jour divers éléments pour nos élèves, c’est un peu comme le photographe qui prend un cliché avec un grand zoom, pour être très précis sur une zone très limitée.


Il est parfois nécessaire de passer au grand-angle, de remettre les choses dans leur contexte, professionnel et autre, de replacer nos actions quotidiennes dans l’image global, celle de l’humain que l’on désire développer, en nous et pour nos élèves, de revenir aux fondamentaux, à ce qui nous anime, à ce doux rêve qui nous a fait choisir cette profession.
Besoin de rêver à nouveau, de prendre une grande inspiration avant de replonger.
Respirer plus profondément, c’est exactement ce dont nous avons besoin en ces temps où les pressions sont plus nombreuses que par le passé… je m’arrête ici, je me rends compte que je suis en train de spoiler mon article de la rentrée (qui n’est pas encore publié) !
Ça l’est d’autant plus lorsque l’on travaille dur sur un aspect spécifique de notre action.
S'arrêter régulièrement
On apprend à tout âge. Après des (dizaines d’) années à vivre pour travailler sans presque jamais m’arrêter, je m’astreins à prendre maintenant une pause d’environ 24 heures une fois par semaine, comme un sabbat mais généralement du samedi soir au dimanche en fin de journée.
C’est nécessaire pour être en contact privilégié avec ma famille mais je vois également des bénéfices dans mon travail :
- apprendre à le faire sortir de notre tête devient une habitude et c’est plus facile de passer du professionnel ou privé au fil du temps
- quitter rend le retour plus apprécié et plus efficace : c’est vrai en relation, cela l’est également avec des activités
- ces micro-reculs nous aident à ne pas nous lasser, voire perdre toute motivation quand les circonstances ne sont pas aussi idéales que nous l’aimerions ou que les choses deviennent franchement difficiles.
Ai-je préparé ma rentrée aujourd’hui ? Certainement pas en créant un nouveau document ou en mettant en place de nouveaux apprentissages. Par contre, j’ai respiré, j’ai repris des forces et du courage. Je me suis rapproché de l’essence de mon travail : pourquoi je fais ce que je fais, pourquoi j'investis depuis tant d'années dans la vie de mes élèves.

