Une grammaire au service du sens
Cette semaine, j’ai recommencé l’enseignement de la grammaire. Je n’aime pas cette matière. Les élèves non plus. Et c’est peut-être la faute de l'école.
À la suite de la formation Ortho’gaffes de Pédagovie, j’ai révisé mon approche de la matière et entrepris de recommencer à zéro. Rapidement. Mais fondamentalement. Lorsque, dans le programme de la journée, j’ai annoncé le temps de grammaire, et encore plus lorsque j’ai commencé l’activité, les élèves n’étaient pas enchantés. Une d’entre eux a même fait savoir bien haut qu’elle n’aimait pas ça. J’aurais pu lui répondre moi non plus mais je me suis abstenu.
J’ai remis la grammaire au milieu de la lecture et de la compréhension : la grammaire permet de comprendre le message (et j’ai pensé discrètement, pas à faire des accords ou à disséquer des phrases !). Dans un premier temps prolongé au moins.
La leçon a pour but d’étudier les différents sens du verbe être, ce verbe qui permet de définir qui ont est, notre identité, nos qualités mais aussi des états passagers et notre position.
J’ai distribué des cartes à chaque ville — mes groupes de travail longue durée — et les élèves ont dû essayer de les regrouper par sens. Et ça n’a pas manqué : retour vers les notions techniques ! Les classements proposés reprenaient les personnes de la conjugaison ou les terminaisons, parfois les formes au singulier ou au pluriel. Ah la technique !
J’ai rappelé que le but de l’apprentissage était de se centrer sur la signification des phrases et non sur les éléments techniques comme le temps, la personne ou le nombre.
Au final, nous avons bien trouvé et compris les différents sens du verbe être. Après l’analyse des phrases proposées, ils ont également proposé les leurs pour chacune des significations.
L’arrivée de l’auxiliaire être ne s’est pas faite attendre. Nous avons déjà étudié le passé composé, donc la notion d’auxiliaire est connue (ou au moins abordée). Nous avons fait le rapprochement, sans nous y pencher plus.
Le verbe être permet d’établir la notion d’identité, de ce qu’on est, indépendamment de nos possessions (verbe avoir) ou de ce que l’on fait (verbes d’action). Communiquer vient de nous, de notre personnalité, de notre position. Connais-toi toi-même !
En résumé, avant d’entrer dans l’apprentissage des notions grammaticales, il est nécessaire que les élèves lisent et comprennent les écrits… ce qui prend un certain nombre d’années d’apprentissage pour beaucoup de nos élèves. L’apprentissage de la grammaire doit d’abord se faire au service du sens et non du classement des mots dans des catégories techniques. Comment creuser techniquement quelque chose dont on n’a pas compris le sens ?
Après le verbe être, nous étudierons le verbe avoir, puis les verbes d’action. Ce sera l’occasion de faire la part belle au mime et au mouvement !
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