Stop ! J'arrête là !
Aujourd'hui, j'ai travaillé pour moi. Je n'ai pas écrit de blog, je n'ai pas tourné la prochaine vidéo, je n'ai rien produit. J'ai travaillé pour ma famille.
Question de priorité, question d'urgence, question d'importance. Il faut faire des choix, il faut apprendre à dire non, et parfois il faut renoncer à travailler pour les autres, pour un moment.
Oh, je n'ai pas vraiment peur d'être perçu comme un paresseux. Je suis plutôt à la semaine de 60 heures que de 35 heures, donc même si je ne travaille pas un jour, on ne peut pas vraiment me le reprocher.
Bien sûr, il y a toujours des gens pour dire que je devrais travailler sur leur projet, pour ce qu'ils veulent, pour ce qu'ils demandent, explicitement ou pas. Ma hiérarchie pourrait me reprocher de ne pas avoir avancé sur tel autre projet, mes parents d'élèves de ne pas avoir créé un nouveau document explicatif pour telle ou telle évaluation en préparation, ou pour le suivi de leur enfant.
Peut-être même que vous pourriez me reprocher de ne pas publier de vidéo en ce mois de décembre, de ne pas encore avoir terminé la série d’articles sur la gestion du temps ou de l’organisation personnelle, ou encore de ne pas vous avoir présenté mes nouvelles pratiques en gestion de classe ou en apprentissage de la relecture de production écrite. Ou je ne sais quel autre document qui est en cours de préparation. Ah, mais peut-être que vous ne le savez pas que tous ces projets sont en cours 😀 !
Chaque jour, on fait des choix. Il paraît qu'un enseignant en fait 20 à la minute. Quand on choisit, on va appliquer des principes, appliquer nos règles, utiliser une certaine déontologie, mais choisir reste toujours quelque chose d’un peu aléatoire et fera forcément des mécontents.
Choisir, c'est faire quelque chose et ne pas faire autre chose, contenter certaines personnes et peut-être en mécontenter d'autres.
Choisir, c'est toujours un processus complexe, parfois basé sur des réflexes, parfois basé sur une grande réflexion.
Choisir, c'est aussi ce qui nous permet de nous écouter et de ne pas travailler, de réaliser les albums photos de famille.
Choisir c'est mettre à exécution un plan lancé il y a déjà quelques années, celui de donner à chacune de nos filles, quand elle a dix ans, un album retraçant les dix premières années de sa vie. Et bien sûr, cela prend du temps, mais c'est un choix, devenu une priorité.
La problématique de savoir quand sarrêter est propre à certaines professions, dont l'activité n'est pas définie par un lieu spécifique. Travailler à l'usine ne peut se faire qu'en un endroit défini. Même chose pour de la vente en magasin. Mais l'enseignement faire partie de ces métiers semi-indépendants qu'on peut exercer n'importe où et n’importe quand, en dehors des heures de classe. Et donc, la limite est bien plus floue, le assez bien compliqué à définir tant nous pouvons toujours faire quelque chose de plus ou de mieux !
Des signaux d’alerte à reconnaître
Bien sûr, il est difficile d’éditer une liste des choses à faire permettant de cocher toutes les cases et de savoir que la journée est terminée. Ils varient sensiblement selon l’avancement de la semaine, de la période et de l’année scolaire.
C’est n’est donc pas dû côté des tâches à effectuer qu’il faut regarder mais de nos signaux de santé physique, mentale et psychologique… ainsi que vers un certain équilibre entre les différentes composantes de notre vie : travail, famille, loisirs, repos,…
Ces quelques éléments devraient être des indicateurs nous appelant à décrocher… nous signalant certainement que l’on a déjà tiré un peu trop sur la corde :
Indicateurs physiques
la fatigue physique générale
la tension musculaire, notamment au niveau du cou et des épaules
des maux de tête
des troubles du sommeil (difficulté à s'endormir ou à rester endormi)
des problèmes digestifs
Indicateurs mentaux
de la peine à se concentrer
une baisse de la productivité et de l'efficacité
le sentiment d'être dépassé ou submergé par les tâches
des difficultés à prendre des décisions
des oublis plus fréquents
Indicateurs psychologiques
une irritabilité ou impatience accrue
un sentiment d'épuisement émotionnel
de l’anxiété ou un stress élevé
une baisse de motivation et d'enthousiasme pour le travail
un sentiment de détachement ou de cynisme envers le travail
Nul doute qu’en cette approche de la fin de la période et, qui plus est, de l’automne, un arrêt festif mais également reposant sera nécessaire… et pas seulement pour rattraper tout ce qui aura été laissé en arrière !