S'inspirer d'autres professions
Cet été, je vais vous envoyer un petit mail chaque lundi matin. Pas de quoi se prendre la tête. Juste quelques pistes pour faire le point ou rêver la prochaine rentrée.
Il y a quelques semaines, je vous parlais de ces enseignants qui ont eu une vie avant la classe. Les autres métiers ne sont pas formatés par l’école que nous n’avons peut-être jamais quittée. Ils ont une autre vision, d’autres intérêts, d’autres besoins. Et cela m’inspire !
Sortir le nez de son école est vital. Pour rester en phase avec la société dans laquelle nous vivons et ne pas nous créer un microcosme, comme nous pouvons parfois le reprocher à d’autres. Les autres professions peuvent également nous donner un éclairage différent sur la nôtre, sur les moyens à disposition, sur les manières de faire et les objectifs.
Ainsi, côtoyer des entrepreneurs et des indépendants me permet de veiller à ne pas traiter mes élèves comme des Bisounours, nous un monde doux, sans responsabilité ni obligation. Leur apprendre la rigueur, le soin, l’organisation, ce n’est pas les faire grandir trop tôt, c’est les préparer pour la suite de leur scolarité et pour toute leur vie.
Hier, j’étais dans un groupe de travail et quelqu’un rapportait cette idée encore trop présente : au gymnase (lycée en France), on recommence tout à zéro, comme si les élèves n’avaient rien appris auparavant. À l’université, c’est la même chose. Qu’en est-il dans nos classes primaires ? J’admire la patience avec laquelle les enseignantes des plus jeunes - on ne dit plus enfantines ! - accompagnent leurs élèves pour qu’ils apprennent à vivre ensemble, en ayant confiance en eux, en osant faire les choses, mais en comptant également avec les autres et en les respectant. Que de force douce pour entraîner ces tout petits sur le chemin de l’apprentissage sain et serein !
Mes filles vont ou ont été régulièrement faire l’école à la ferme. J’aime cet apprentissage lié à la nature qui nous contrôle bien plus que nous ne la contrôlons… il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé à Blatten en ce mois de juin 2025. La nature nous apprend l'humilité et le fait que tout ne se passe pas exactement comme nous le prévoyons. Les métiers de l'agriculture ne planifient pas de la même manière que ceux de l'industrie parce que la nature joue une part prépondérante et laisse toujours une part d’inconnu.
Chacun de ces métiers éclaire le nôtre d’une manière différente… et tous les autres également.
De quel métier vais-je me laisser imprégner pour avoir un autre regard sur ma vie de classe ?
Je me réjouis de lire vos commentaires concernant les apports des autres professions sur la nôtre.