Différencier avec la taxonomie de Bloom-Krathwohl
Utiliser les différents niveaux de taxonomie permet de classer les activités selon leur niveau de complexité... et de donner des activités plus complexes aux élèves plus avancés.
Lorsque l'on parle de différenciation, en particulier pour les élèves plus rapides, une idée pertinente est de proposer des activités liées aux différents niveaux taxonomiques. Ils proposent des compétences classées en 6 catégories en fonction de leur complexité.
La taxonomie de Bloom, mise au point en 1956 par Benjamin Bloom, consiste à classer les aptitudes cognitives en fonction de leur niveau de complexité. Son objectif est de décrire les différentes étapes de l'apprentissage, allant du plus simple au plus complexe. Nous pouvons les utiliser lors de l’entraînement mais également pour évaluer la profondeur de la compréhension d’une notion.
Un peu d’histoire
Créée il y a plus de 50 ans, elle a été retouchée entre autres par David Krathwohl en 2002, ajoutant le niveau création.
La lecture se fait de bas en haut, des niveaux qui concernent la connaissance et la compréhension vers ceux qui exigent le plus d’abstraction et une compréhension en profondeur pour en faire quelque chose de nouveau.
Krathwohl utilise des verbes d’action. De plus, il précisera qu’il y a quatre types de connaissances :
les faits
les concepts
les procédures
la métacognition.
Voici un tableau comparatif entre la version originale de Bloom et celle révisée par Krathwohl.
Comprendre les différents niveaux
Concrètement dans ma classe
Connaître ces niveaux de difficulté ou d’abstraction est une bonne chose mais en quoi cela va améliorer l’apprentissage de mes élèves ?
Outre le fait que cela nous donne des idées pour proposer des activités différentes - et arrêter de faire trop souvent la même chose - nous pouvons proposer aux élèves d’utiliser leurs connaissances et compétences dans des activités de plus en plus complexes, dépassant les applications traditionnelles. Si cela demande un peu d’entraînement, n’oublions pas que les intelligences artificielles génératives peuvent nous accompagner dans ce processus.
En guise de conclusion
Plus que d’apprendre par cœur les verbes correspondant aux niveaux taxonomiques 😀, il s’agit surtout de garder à l’esprit que les activités données aux élèves pour entraîner une notion devraient recouvrir l’ensemble des niveaux taxonomiques chaque fois que c’est possible, que vérifier qu’un élève a compris n’est pas seulement lui permettre d’appliquer une notion mais également de l’utiliser dans des activités plus complexes lui permettant de mettre en œuvre ce qu’il a appris pour évaluer des situations et en créer de nouvelles.
Je suis bien conscient que je ne fais ici que toucher la pointe de l’iceberg. Ce billet est plus une introduction pratique à la notion qu’un cours magistral et exhaustif sur l’impact possible de la taxonomie de Bloom-Krathwohl dans nos classes.
Pour aller plus loin…
Si vous désirez approfondir cette démarche, je vous propose cette vidéo de Judith Cantin et Marc-André Lalande qui proposent une utilisation alternative tout aussi intéressante de la taxonomie de Bloom-Krathwohl dans les scénarios pédagogiques.
Un peu de lecture ? L’article Mise en œuvre de l’alignement curriculaire et de la taxonomie d’Anderson et Krathwohl de Didier Goudeseune.