5 clés issues de l’enseignement explicite
Au cours de mes recherches et lectures pédagogiques, je suis arrivé un certain nombre de fois sur l'enseignement explicite. Si l'on peut comprendre implicitement qu'il s'agit d'expliquer les choses, la version "normée" de cette pratique apporte un certain nombre de notions intéressantes pour tout enseignant.
Dans ce dernier billet de l’année scolaire, je désire partager avec vous quelques éléments pêle-mêle, sans ordre d’importance ni dogmatisme aucun.
Enseigner le comportement
Si nous nous accordons généralement sur le fait que l'école comprend un volet social et un volet d'apprentissage, nous appliquons les techniques d'enseignement bien plus volontiers au second qu'au premier. Or la vie de classe, le savoir-vivre et tout ce qui le compose, doit être enseigné, sans quoi seuls les élèves qui possèdent déjà ces codes dans leur famille pourront les appliquer en classe. Les autres élèves seront en échec dès le départ.
Ainsi, les comportements attendus sont expliqués et enseignés de manière systématique :
lever la main avant de parler
écouter les autres et proposer des réponses adaptées
collaborer dans un travail de groupes
se comporter dans la colonne, à la cour de récréation, sur le chemin de la piscine ou durant les sorties…
Effectuer des rétroactions performantes
Tout enseignant donne un retour à ses élèves concernant ses activités. Si j'ai toujours tenté d'avoir une rétroaction rapide pour parler à un élève encore conscient de son processus mental, j'ai découvert que la qualité de la rétroaction était tout aussi importante.
Ainsi, la meilleure rétroaction sera celle qui permettra à l’élève de comprendre pourquoi il a fait juste ou faux, avec des pistes d’amélioration dans ce dernier cas.
Objectiver la compréhension d’une consigne
Si nous savons tous que demander si tout le monde a compris ne sert à rien, quelles alternatives avons-nous pour vérifier que chaque élève a compris ?
Les neurosciences nous proposent ces éléments :
lire une consigne écrite à voix haute ou répéter une consigne orale
reformuler la consigne dans ses propres mots
De cette manière nous pouvons objectiver la compréhension de la consigne.
Interroger les élèves au hasard
Un des biais les plus répandus parmi les enseignants est de poser une question et d'interroger les élèves qui lèvent la main. Parfois, j'ai même certains élèves qui me demandent pourquoi je les interroge alors qu'ils n'ont pas levé la main. Ce biais limite la participation des élèves : seuls ceux qui pensent avoir la bonne réponse répondent et l'enseignant, inconsciemment, imagine que s'ils ont compris tous ont compris.
Pour remédier à cela, depuis quelques mois, j'utilise de petites cartes sur lesquels j'ai imprimé les prénoms des élèves. Au hasard, je choisis une carte. Mais les ornières sont bien creusées et bien souvent, sans m'en rendre compte, ce sont à nouveau les élèves qui lèvent la main qui ont droit à la parole.
Comprendre l'étayage
J'ai souvent pensé que l'étayage consistait à donner plus d'exemples ou d'éléments concrets. Cependant, comme pour l'étayage d'un toit, il s'agit de donner des supports, des aides temporaires pour que l'élève puisse entrer dans une tâche, en lui demandant d'en effectuer qu'une partie, ou en lui donnant des outils et référentiels pour les effectuer. Par exemple, en résolution de problèmes, on peut proposer un document présentant des étapes à suivre, ou isoler une seule étape, par exemple la transformation du problème en opération mathématique.
En conclusion de ces billets pédagogiques consacrés à la différenciation (enseignement flexible) au sens large, je désirais vous proposer un survol de ces éléments. Bien sûr, je ne manquerai pas de revenir plus en profondeur sur certains d’entre eux l’an prochain.
D’ici-là, je vous souhaite une excellente fin d’année scolaire et une belle période estivale, dépaysante et ressourçante à la fois.
Les billets s’espaceront petit à petit, mais je ne manquerai pas de vous accompagner quelque peu durant cette pause bien méritée.